La DNC est aussi une crise humaine et sociale

Depuis 6 mois, la politique sanitaire adoptée par le gouvernement pour répondre au développement de la Dermatose Nodulaire Contagieuse dans les élevages bovins a amené des abattages de troupeaux, des mesures de contrôles et des interdictions de mouvement. Autant de mesures autoritaires menées sans concertation et très durement ressenties pour les éleveurs et éleveuses, et plus largement dans la population des zones concernées.

Solidarité Paysans, dès le mois de juillet dernier, a rappelé son opposition à l’abattage total des troupeaux, mesure extrêmement traumatisante, et nous avons demandé qu’un réel dispositif soit mis en place permettant l’indemnisation, le suivi et le soutien des paysans, paysannes et des fermes concernées.

Malgré le développement continu de la maladie et l’apparition de nouveaux cas, malgré les annonces d’indemnisations, les dispositifs locaux de crise et les déplacements officiels, force est de constater, au vu des violences et des mobilisations qui se sont déroulées dans plusieurs départements, que la réponse n’est pas à la mesure de la situation.

Partout nous ressentons la colère face à la violence que représentent les abattages systématiques et nous voyons se développer un climat de psychose créé par l’absence de politique préventive de vaccination et l’impossibilité d’un dialogue sur des solutions alternatives.

Nous sommes aujourd’hui fortement inquiets des conséquences humaines et économiques à court et moyen terme pour les éleveurs et éleveuses soumis aux abattages et aux mesures de contrôle.

Les interdictions de mouvement et d’export, les mesures de biosécurité demandées font courir un risque économique majeur pour de nombreuses fermes déjà fragilisées.
Les indemnisations ciblées sur les élevages touchés par des mesures d’abattage ne répondent pas à l’inquiétude ressentie largement et ne donnent aucune réponse à moyen terme.

Solidarité Paysans réitère sa demande qu’un réel plan de sauvegarde soit mis en place permettant de répondre à l’urgence et garantir le futur des fermes touchées.
De nombreuses mesures doivent être urgemment annoncées, passant par des dispositifs d’écoute et de suivi, de mesures économiques d’allègement de charges, de reports de prêts, de prise en charge de mesures de biosécurité et l’ouverture de droits et d’aides permettant le redressement des fermes.

Le 19 septembre 2025