Un colloque sur les difficultés en agriculture

Le 13 février à Lempdes (63) un colloque est venu clôturer les 3 ans de recherche-action du projet « PinsMoi » soutenu par la Fondation de France. Un public de près de 130 personnes a été accueilli, représentant bon nombre des structures qui entourent au quotidien les agricultrices et agriculteurs en difficulté : travailleurs sociaux de la MSA, techniciens des Chambres d'Agriculture du Puy-de-Dôme et de la Loire, service Agridiff du Crédit Agricole Centre France, conseillers Cerfrance, techniciennes et directeur du GDS 63 bénévoles, structures associatives... mais aussi des élus de communautés de communes, des chercheurs, et bien sûr des agricultrices et agriculteurs.

Au cours de la matinée, après avoir remercié la mairie de Lempdes pour sa mise à disposition gracieuse de l'espace la 2Deuche, les 7 partenaires du projet se sont succinctement présentés : l'INRAE UMR Territoires, Solidarité Paysans En Auvergne, Solidarité Paysans Rhône-Alpes, la FR CIVAM Auvergne, l'ADDEAR 42, le SMAD des Combrailles et VetAgro Sup,

Avant de détailler les deux volets d'actions explorés dans le contexte du projet PinsMoi :

  1. l'accompagnement collectif d'agricultrices et agriculteurs en difficulté, auprès d'un public où seul un accompagnement individuel par Solidarité Paysans était alors en place.
  2. la détection plus précoce des difficultés et tensions vécues, alors qu'une récurrence d'appels à l'aide tardifs auprès de Solidarité Paysans par les agricultrices et agriculteurs est constatée, lorsque leurs situations sont déjà très dégradées.

Les témoignages d'un bénévole de Solidarité Paysans Rhône-Alpes sur le premier volet, puis d'un binôme aidant – aidé sur le second volet, ont permis de rendre palpables les expériences vécues au cours de ce projet :

« Au fil des rencontres, la confiance s'est installée dans le groupe, sans différences entre accompagnants et accompagnés. Chacun et chacune a pu exprimer ses doutes, ses craintes, ses difficultés, mais aussi ses envies, ses espoirs ses projets. » Jean Crépinge, bénévole Solidarité Paysans, ayant participé à l'animation d'un collectif dans la Loire.

« Je ne suis pas du milieu agricole mais je me suis installé dans les Combrailles il y a quelques années, et c'est là j'ai fait la connaissance de Pascal [agriculteur accompagné par Solidarité Paysans et devenu bénévole depuis] via une association locale où nous nous investissions tous les deux. Puis on a sympathisé, et maintenant on se retrouve régulièrement pour prendre un café. Prendre des vacances je vois bien que c'est difficile pour lui, mais ce petit moment de partage et d'échanges c'est déjà quelque chose.  » Freddy, voisin et « aidant » de Pascal.

Après la présentation de chacun des volets, des temps de questions-réponses ont permis de faire émerger les interrogations du public :

«  Quels sont les écueils que vous avez rencontré dans la mobilisation des collectifs accompagnés ? »

« Comment identifier le « bon moment » pour passer le relai aux structures d'aide formelles, lorsque l'on est aidant informel (le voisin par exemple) ? »

« Qu'existe-t-il en amont de la détection précoce des difficultés, en termes de prévention ? »

« Quand un agriculteur de notre entourage est en difficulté, comment l'aider à passer l'étape de la verbalisation d'une demande d'aide ? »

L'après-midi, 5 ateliers tournants ont permis aux participants de se rencontrer et de réfléchir collectivement aux questionnements abordés dans le projet, toujours autour des deux thèmes de  l'accompagnement collectif et de la détection précoce des difficultés.  

Enfin de journée, les rapports d'étonnements des deux grand témoins, Benoît Dedieu (INRAE) et Jean-François Bouchevreau (Solidarité Paysans Sarthe), ont permis de prendre de la hauteur sur les sujets abordés tout au long de la journée. Serge Douix, administrateur de Solidarité Paysans En Auvergne, président Solidarité Paysans Haute-Loire et bénévole accompagnateur en individuel tant qu'en collectif, a mis un point définitif à cette journée avec son discours de clôture.

Pour en savoir plus sur ce projet, prendre contact et poursuivre la réflexion avec les associations, vous pouvez consulter la rubrique dédiée.