Le projet de loi de finances 2026 sacrifie les agriculteurs et agricultrices en difficulté

Dans son chapitre sur la « Gestion des crises et des aléas de la production agricole », le projet de loi de finances 2026, présenté par le gouvernement et en discussion au parlement, constitue un coup majeur porté aux dispositifs publics en faveur des agriculteurs et agricultrices en difficulté, déjà insuffisants et inadaptés.

Ainsi, les crédits alloués pour l’AREA sont réduits de 80%, tout comme l’aide à la cessation d’activité. Le fonds d’allègement de charges est quant à lui supprimé. Ces 3 dispositifs font pourtant partie des engagements pris par les pouvoirs publics pour venir en soutien aux agriculteur.rices en difficulté et contribuer à la réduction du mal être en agriculture, fortement exprimé lors des mouvements revendicatifs de 2024 et 2025.

L’AREA, aide à la relance des exploitations agricoles, est un dispositif restructuré en 2018 (remplaçant l'ancien dispositif Agridiff). Il est le seul dispositif d'aide à la relance économique des fermes en difficultés en leur permettant la réalisation d'un audit et la prise en charge partielle de la restructuration de leur dette. Réduire les crédits associés à ce dispositif, c'est abandonner les agriculteurs qui se battent pour maintenir leur activité malgré les difficultés économiques rencontrées.

L’aide à la cession d’activité est quand à elle la seule aide spécifiquement destinée aux fermes qui doivent mettre fin à leur activité du fait de difficultés économiques empêchant toute possibilité de redressement. Elle permet à l'agriculteur.rice de partir avec une somme symbolique (3100 €, augmentée d'une aide au déménagement) pour rebondir dans sa reconversion.

Enfin le fond d’allègement de charges avait été mis en oeuvre en 2015-2016 lors de la crise de l'élevage et des retards de versement PAC. Cette mesure visait à une prise en charge partielle des frais financiers occasionnés par la garantie bancaire accordés aux agriculteurs éligibles ainsi que la prise en charge partielle des coûts liés à la restructuration de l’endettement. Les crises économiques, sanitaires et géopolitique étant en explosion ces dernières années, il est toujours nécessaire de maintenir des prises en charge de l'Etat pour soutenir les exploitations les plus en difficultés.

Il est intolérable que les agriculteurs en difficulté soient les sacrifiés sur l’autel de l’austérité budgétaire.

Quelle est la cohérence de ces coupes budgétaires, alors qu’il y a quelques mois les pouvoirs publics n’avaient de cesse de répéter qu’ils avaient « entendu le mal être des agriculteurs » ?

Nous en appelons à la ministre de l’Agriculture, ainsi qu’au coordinateur de la Feuille de route interministérielle de Prévention du mal être et des difficultés en agriculture, au nom des engagements pris, afin de défendre le rétablissement de ces financements.

Nous en appelons également aux parlementaires afin qu’ils rétablissent ces crédits et garantissent ainsi l’engagement collectif à défendre les fermes en difficulté et à mettre un terme à la précarité grandissante.

Le 30 octobre 2025

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