L'édito de Janvier

Les économies demandées aux collectivités inquiètent le monde associatif
C’est une première, une nouvelle année démarre alors que le budget du pays n’a pas encore été adopté, ce qui crée un climat général d’incertitude. Nous savons seulement que l’heure est à une réduction drastique de la dette publique et que l’effort sera partagé. Concernant la participation des collectivités, il a été évoqué le chiffre de 5 milliards. Elles n’ont pas manqué de faire part de leurs inquiétudes pour leurs propres finances et des répercussions pour un grand nombre d’acteurs qui contribuent à la vie de leurs territoires.
De fait, ‘’la chasse aux économies’’ est devenue une priorité dans toutes les collectivités et les annonces de restrictions budgétaires se multiplient. La présidente de la Région des Pays de la Loire a déjà prévenu vouloir aller chercher 100 millions d’économie avec des coupes drastiques dans le secteur culturel. Les finances de certains départements, déjà fragilisées par des diverses pertes de recettes, passent dans le rouge. Le conseil départemental des Côtes-d'Armor vient d'annoncer la suppression de 60 postes, une mesure choc pour limiter son déficit et éviter une mise sous tutelle de l'État. En Ille-et-Vilaine, la mise en place d'un nouveau plan d'économies a été actée en fin d’année dernière.
Ce ‘’ruissellement inversé’’ est très inquiétant pour toutes les associations qui bénéficient de subventions régionales, départementales ou communales. Sans ces aides, nombre d’entre elles devront certainement réduire leurs activités voire se séparer de salariés. Or, selon les termes d’un rapport du CESER Bretagne de 2017’’. Il y était précisé que la Bretagne comptait entre 65 000 et 70 000 associations en activité et le nombre de bénévoles était estimé entre 640 000 et 700 000 personnes, soit environ un.e habitant.e sur quatre en Bretagne (18 ans et plus). La préservation du tissu associatif devrait être une grande cause nationale.
Solidarité paysans Bretagne est une association d’intérêt général qui accompagne quotidiennement des agriculteurs en (grande) difficulté. Elle emploie 10 salariés et regroupe 130 bénévoles. Les subventions des collectivités territoriales nous sont indispensables pour pérenniser nos actions sur l’ensemble du territoire de la Région Bretagne. Cet équilibre salariés/bénévoles est nécessaire pour aider les paysans à trouver des réponses à des situations toujours plus complexes afin de les aider à maintenir leur activité. C’est dans l’intérêt de tous les territoires.