L'édito de Septembre

En 10 ans le nombre de fermes bretonnes de plus de 200 ha a doublé tandis que celles de moins de 100 ha ont diminué de 30 %. Discrètement une minorité d'agriculteurs et parfois d'industriels font main basse sur les terres. Des montages juridiques appropriés leurs permettent de contourner les règles encadrant le foncier agricole. Certaines structures, grâce à l'empilement de sociétés, dépassent même les 1000 ha.

Ces exploitations conduites de façon intensive, très mécanisées, parfois robotisées génèrent peu d'emplois. Elles ne sont pas sans conséquences sur la dégradation de notre environnement (disparition des pâturages et du bocage, baisse de la biodiversité de la ressource en eau de la fertilité des sols...). Elles laissent peu de place à d'autres modèles, la pression qu'elles imposent peuvent mettre en danger et précariser certaines fermes ne pouvant conforter leur assise foncière.

Cependant l’agriculture attire toujours de nombreux candidat(e)s, dont beaucoup de NIMA, intéressé(e)s pour construire des systèmes autonomes, moins consommateurs de fonciers et de capitaux et avec un fort ancrage local.

Faute de pouvoir accéder au foncier certains porteurs de projets abandonnent, tandis que d'autres s'installent dans des conditions précaires et peuvent se retrouver en difficultés. Néanmoins beaucoup d’entre-eux, bien accueillis et soutenus par la population locale développent leurs projets et redynamisent nos communes rurales.

Passage obligé pour devenir paysan(ne), parfois pour le rester, l’accès au foncier est très inéquitable. Le SDREA fixe les priorités d'attribution des autorisations d'exploiter, mais est inopérant face aux montages sociétaires. Et au final le propriétaire décide et là …

Les dernières décisions politiques (loi Duplomb) confortent ce modèle.   Heureusement des associations citoyennes (Terres de Lien, Fermes en Vie...) rachètent des fermes et sanctuarisent le foncier permettant l'installation de nouveaux paysan(ne)s. La motivation est forte, mais le combat est très déséquilibré.

NIMA : non issu du milieu agricole

SDREA : schéma directeur régional des exploitations agricoles

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